Pédagogie du Carmel

 

 

1.         Tous les éléments de cette pédagogie se retrouvent ailleurs, dans toute pédagogie de la vie religieuse. Il ne peut s'agir que d'accents différents.

 

2.         Il n'y a pas d'objectif lié à une étape, car toute personne a son histoire et son rythme.

 

3.         Jo+ et Theresa n'ont pas laissé d'essai pédagogique. Theresa revient souvent sur les critères de l'appel au Carmel, mais ce sont des critères assez généraux.

On peut cependant repérer certaines constantes dans leur souci pédagogique.

 

Chez Thérèse : 1)ce qu'elle requiert des femmes qui se présentent au Carmel : qu'elles soient des "âmes d'oraison", qu'elles aient"de la" santé, un caractère ferme, du jugement et un esprit droit, du courage, de la determinacion, le désir de contenter Dieu, d'obéir à Dieu, de servir Notre Seigneur.

2) les principes qu'elle énonce quant à l'admission : se montrer exigeantes, admettre le rôle du temps (éprouver longuement … jusqu'à dix ans !), progressivité (le progrès est un critère positif)

 

Contraste avec l'assurance singulière dont la Madre fait preuve dans certains cas particuliers.

 

Chez Jo+ :

a)      l'ascèse n'est qu'un autre nom du renoncement évangélique ;

b)      l'ascèse s'étend à toutes les dimensions de l'homme (relations à l'âme, aux autres, à Dieu) ;

c)      l'ascèse est partout présente, mais jamais première (l'amour est la grande valeur);

d)      le point de départ est toujours le réel :le Carmel est une route d'ascèse, mais non pas de refus ; de purification et non de destruction, et le grand critère, ce n'est pas le néant, mais la pauvreté ;

e)      regardant toujours l'avenir, la vie contemplative accorde toute sa valeur à la reprise du passé (qui sera l'œuvre du Christ vainqueur), et se vit au présent comme la sagesse de Nazareth.

f)        ce qui est mis en question, ce sont les modalités de la connaissance, et non pas la nécessité de connaître ce Dieu que notre amour doit rejoindre.

 

4.         Vulnérabilité à la parole de Dieu. Pas d'autre objectif que de se laisser refaire par la parole.

Avec, comme corollaire, une certaine immédiateté de la réponse : c'est vrai, dons c'est vrai pour moi, dès aujourd'hui.

 

5.         Accent mis sur la relation d'amour : nous sommes aimés, et il s'agit d'aimer en retour. Tout s'ensuivra.

 

6.         Insistance sur le théologal. Appui sur le non-senti (non mesurable, non mesuré).

 

7.         Comme dans toute pédagogie spirituelle, aucune limite n'est fixée à la conversion.

 

Pour une progressive maturation affective : lucidité de la personne sur sa propre histoire, et maîtrise grandissante dans la vie relationnelle (autonomie, amitié, liberté, discrétion, confiance, agressivité, réalisme, célibat joyeux).

 

Pour une progressive maturation du jugement : objectivité, plasticité.

 

Pour une progressive maturation spirituelle :

sens du devenir et acceptation de la loi du temps,

sens de l'universel et acceptation des limites spatiales,

acceptation de la médiation de l'Église et de la communauté,

pente intime vers l'humilité, amour monnayé dans un aujourd'hui parfois humble,

renoncement à toute mystique fusionnelle : son identification à Dieu la personnalise,

ouverture à la folie de Dieu.

 

8.                  Ces valeurs et ces choix se retrouvent à toutes les étapes et contribuent à donner une physionomie propre à la pédagogie du Carmel, qui n'est pédagogie que comme conséquence d'un choix évangélique fondamental et décisif.

 

 

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