"Montant et croissant" (Mc 4,8)

 

fr. Jean Lévêque, ocd

(Texte destiné aux responsables et aux formatrices)

 

Vous avez souhaité que nous puissions réfléchir ensemble, au cours de ces journées fédérales, sur les conditions de croissance d'une jeune moniale au monastère. Je vais tenter simplement d'amorcer cette réflexion, sans chercher à être complet, sans m'appesantir sur des éléments trop évidents, et avec le souci d'équilibrer l'énumération des problèmes et des besoins par l'ouverture de perspectives dynamiques.

Mon propos sera modeste pour une deuxième raison: c'est que je ne connais pas les réalités des monastères de votre pays et que je n'ai pu, ces dernières années, percevoir le labeur et les progrès de votre Association. Par ailleurs, il est vrai, le fait d'avoir côtoyé la vie monastique dans plusieurs autres régions me laisse plus de liberté pour nommer certaines situations ou certaines dérives.

 

Il va sans dire que le problème de l'accueil des jeunes n'est qu'un des problèmes qui se posent aux communautés; mais c'est le plus vital, et c'est pourquoi la réflexion sur la croissance des jeunes éclaire les communautés sur leur propre croissance.

 

Redisons d'abord en quelques mots ce qui attire, aujourd'hui, une jeune vers une communauté monastique:

1°   l'authenticité de la prière personnelle et communautaire; ce qui englobe à la fois le témoignage communautaire de l'oraison et la vérité de la liturgie;

2°     une vie fraternelle ressentie comme le projet évangélique de tous les jours;

3°   le désir et l'espoir d'un cheminement spirituel enthousiaste et sérieux, selon l'Évangile et selon le charisme des saints de l'Ordre;

4°    dans les cas les plus heureux: la découverte d'un visage vraiment contemporain de la sainteté.

 

Ceci rappelé, et puisqu'il va s'agir des jeunes et de leur épanouissement dans vos communautés, il faut ajouter tout de suite: elles ont changé, et vous avez changé.

Elles ont changé, et parfois radicalement, par rapport au modèle de femme, de chrétienne et de consacrée qui prédominait lorsque vous-mêmes avez répondu au Seigneur. Les jeunes qui se présentent maintenant au postulat, et qui n'ont pas connu autre chose que l'Église du Concile, mesurent peut-être mal tout le chemin que vous-mêmes avez parcouru, mais vous avez beaucoup évolué:

- dans votre manière d'incarner votre charisme monastique;

- dans votre manière d'envisager votre place dans l'Église et votre osmose avec le peuple de Dieu.

- Ont changé également les rythmes internes de vos communautés, spécialement les rythmes de travail et de prière.

- Par ailleurs l'aggiornamento courageux des communautés et le travail des Fédérations ou des Associations vous ont évité une trop grande dérive par rapport à la culture contemporaine.

- Enfin, et la mutation est importante: vous êtes maintenant touchées par de nouvelles pauvretés. Non seulement vous êtes atteintes vous aussi de plein fouet par la raréfaction des postulantes, mais vous êtes contraintes d'admettre que même votre fidélité ne vous garantit pas la pérennité de votre monastère. Comme tout le peuple de Dieu et avec le peuple de Dieu, vous êtes amenées à attendre de Dieu seul les jeunes qui avec vous, puis sans vous, vont perpétuer dans l'Église le charisme de votre Ordre. Face à cette urgence de la relève, il ne s'agit ni de désespérer, ni de se culpabiliser collectivement. La seule consigne que Jésus nous ait donnée est simple, nette, définitive: "Priez le Maître de la moisson". C'est Dieu qui appelle; c'est Dieu qui envoie: voilà une certitude qui n'a pas changé depuis l'époque de Jésus et qui ne changera pas jusqu'à la parousie.

 

C'est Dieu qui envoie ... mais c'est la communauté qui accueille. Et là nous abordons notre question essentielle: à quelles conditions une jeune pourra-t-elle croître et s'épanouir dans nos communautés?

Je me propose maintenant d'énumérer six facteurs qui favorisent la croissance humaine et spirituelle des jeunes adultes au monastère; et à propos de chacun de ces facteurs, je développerai quelques aspects positifs, puis je me risquerai à pointer quelques problèmes ou quelques défis qui apparaissent dans nos communautés et qui peuvent rendre la croissance des jeunes difficile ou même improbable.

Par convention il s'agira de jeunes adultes. en tout cas suffisamment adultes, ce qui suppose réalisé un premier discernement portant sur l'opportunité de l'entrée de telle jeune au monastère à tel moment de son évolution. En effet, dans certains cas, s'il n'y a pas, chez la jeune, au moins un début de maturité, le cloître ne pourra pas combler des lacunes humaines trop importantes, et l'on risquerait d'investir parfois en pure perte les forces des formatrices et la bienveillance de la communauté.

 

§ Premier facteur de croissance harmonieuse: un accompagnement spirituel, vécu dans la foi, qui puisse viser l'unité de la personne, réaliser l'anamnèse et l'assomption du passé, clarifier les motivations, et enfin baliser la route en proposant des objectifs et en évaluant les efforts.

 

La foi réclamée de la jeune est plus particulièrement la foi en la médiation de l'Église qui lui a donné telle sœur pour accompagner son cheminement monastique. Une postulante ou une novice gagne énormément de temps si elle ne contourne pas cette réalité d'Église. Plus elle est humainement douée et adulte, plus cette visée de foi doit demeurer présente à son esprit et à sa volonté.

En vue de promouvoir l'unité de la personne, l'accompagnatrice aide la jeune moniale à mettre en place sa nouvelle vie relationnelle, à se confronter sainement au réel et à s'investir dans ses tâches de manière équilibrée.

L'anamnèse du passé, progressive et discrète, a pour but d'amener la novice à une suffisante lucidité sur sa propre histoire affective, non pas pour s'en tenir à une pure archéologie de la personne, mais pour qu'elle soit à même de reprendre les données de son histoire dans un projet évangélique.

 

L'accompagnement doit aussi baliser la route, pour éviter que le temps qui passe ne demeure invertébré et indifférencié, et que la jeune n'arrive à la profession après un noviciat végétatif, où rien n'aura bougé ni changé. Il n'est pas bon que les rencontres avec la formatrice soient laissées au gré des circonstances ou deviennent franchement aléatoires. Seuls des dialogues prévus et réguliers permettent de mesurer les progrès à partir d'un point de départ précis et en fonction d'un objectif bien défini. Il faut que la postulante ou la novice se sente engagée dans une aventure urgente, parce qu'il s'agit d'une réponse d'amour.

 

§ Deuxième facteur de croissance: une véritable unité de vues et une collaboration constante entre les formatrices. Nous n'insisterons pas sur ce point, abordé dans une causerie précédente.

 

§ Troisième condition de croissance: un tissu relationnel de qualité.

Les jeunes arrivent au monastère avec leurs richesses affectives: des possibilités d'amitié, d'ouverture, de compassion et de dévouement, acquises dans le milieu familial, dans des groupes de jeunes, à l'aumônerie, ou au hasard des rencontres de la vie. Elles apportent aussi en entrant leurs craintes ou leurs illusions fusionnelles, leurs timidités ou leurs fougues, les cicatrices de leurs blessures ou de leurs traumatismes affectifs. La communauté, où elles vont vivre toute leur existence de femmes, doit normalement les aider:

- à trouver leurs repères affectifs,

- à savoir aimer et être aimées,

- à découvrir leur lieu de fécondité,

- à assumer les frustrations inévitables et la solitude sainte qui grandit avec la responsabilité.

 

Femmes elles sont, par grâce de Dieu; femmes elles doivent rester; femmes elles doivent devenir. Et dans cette croissance, dans cet épanouissement chrétien de la féminité, la communauté a un rôle primordial à jouer.

Les jeunes ont besoin de trouver au monastère devant elles ou autour d'elles au moins un certain nombre de femmes heureuses, chaleureuses, de femmes témoins de la bonté de Dieu, de femmes libres, non pas désinvoltes, mais libérées et grandies par leur don total au Christ Époux et à son oeuvre.

Peut-être est-ce ici le lieu de parler des cas sociaux, ou a-sociaux, de la communauté. Quel monastère n'a pas ses sœurs à problèmes, en porte-à-faux par rapport au vécu communautaire, difficiles à porter déjà pour les sœurs chevronnées, mais qui pèsent parfois d'un poids excessif sur les jeunes en formation, et peuvent, à la longue, dissuader ces jeunes de persévérer à vie dans le monastère? Il est des misères personnelles qu'il est normal d'assumer dans la vie communautaire; mais, au-delà de certaines limites, le voisinage de femmes caractérielles peut compromettre l'épanouissement d'une vocation ou même l'équilibre d'une jeune. On ne peut pas se résigner trop vite à de telles situations.

En parlant de tissu relationnel, il faut envisager non seulement les relations internes à la communauté, mais aussi les relations de la jeune avec son propre environnement familial, amical, ecclésial, et les relations de la communauté en tant que telle, qui peuvent être élevantes ou appauvrissantes pour les jeunes. Nous pouvons maintenant ajouter: les relations, si tonifiantes et équilibrantes, entre les jeunes d'une fédération ou d'un ensemble de fédérations ou de monastères.

 

§ Quatrième facteur d'épanouissement: une formation biblique, doctrinale et monastique, vraiment personnalisée et planifiée.

C'est une nécessité sur laquelle les assemblées fédérales sont souvent revenues.

L'extrême diversité des jeunes quant à leur provenance sociale, quant à leurs possibilités intellectuelles et quant à leurs besoins culturels, a contraint depuis longtemps à personnaliser la formation. Mais il semble que la préparation des jeunes moniales à leur avenir souffre encore souvent, dans certains monastères, d'un manque de planification. Où veut-on aller? Où veut-on conduire les jeunes? Par où va-t-on s'y rendre? Quels moyens pédagogiques va-t-on mettre en oeuvre? Quelle évaluation font les formatrices du travail entrepris avec les jeunes?

 

Il ne peut être question, bien sûr, d'envisager une planification rigide, qui n'engendrerait que des frustrations ou des lassitudes, et n'éduquerait pas la liberté ni la responsabilité des sœurs, mais la fidélité même au charisme monastique appelle de notre part une réflexion honnête sur nos objectifs de formation, sur les méthodes que nous voulons privilégier ou sur le flou que nous laissons dans les programmes ou dans le rythme.

Parfois la jeune sœur est suffisamment habituée au travail personnel pour planifier elle-même ses efforts; mais il est souhaitable que même cela ne se fasse pas sans dialogue avec une formatrice et finalement sous sa responsabilité, ne serait-ce que pour équilibrer les matières ou pour éviter une dérive des études vers une évasion intellectuelle, sans impact sur la vie orante et missionnaire de la moniale.

Restons conscients, par ailleurs, qu'une jeune aura du mal à s'attacher régulièrement à un travail de formation si ce travail n'est pas valorisé ni parfois respecté par la communauté. De ce point de vue une évolution des mentalités, ici ou là, demeure nécessaire.

La formation ne sera vraiment personnalisée que lorsque chaque sœur s'enrichira au niveau et au rythme que permet sa culture et que requiert l'unification chrétienne de sa personne, restant sauves non seulement l'obéissance, mais la tradition de sobriété et d'humilité de la vie monastique.

Là où le noviciat regroupe plusieurs sœurs, il est profitable pour toutes que certains travaux soient communs, par exemple qu'elles puissent réagir ensemble à la lecture ou à la présentation d'un texte de l'Écriture ou d'un texte spirituel; mais il serait regrettable qu'une sœur plus avancée piaffe durant des mois sans pouvoir progresser à son rythme.

 

§ Cinquième élément d'intégration de la personne: des responsabilités réelles, mais à la taille réelle de la jeune moniale.

De grands pas ont été faits depuis le Concile dans cette direction. Aussi bien de plus en plus les jeunes entrent-elles avec un bagage professionnel, parfois monnayable rapidement dans la communauté.

Le dosage des responsabilités est parfois délicat, et l'on ne gagne jamais, sur ce point, à court-circuiter le discernement de la formatrice. Il est souhaitable que la jeune, à travers ce qui lui est confié, puisse sentir qu'une vraie confiance lui est faite; mais aussi qu'elle ne se sente écrasée ni par la technicité de la tâche ni par les rendements attendus. Mieux vaut également qu'une jeune sœur ne soit pas trop vite indispensable et irremplaçable dans l'office qu'elle assume, car elle pourrait y perdre de sa liberté intérieure ou inconsciemment imposer à partir de là ses volontés ou son pouvoir

En tout état de cause, les responsabilités confiées à une jeune sœur ne doivent compromettre ni sa relation de novice avec sa responsable, ni le temps prévu pour sa formation de base, ni son équilibre de prière; sinon, pour un bénéfice immédiat, pour l'aide que l'on attend d'elle aujourd'hui, on l'empêchera de bâtir sa vie de moniale sur des bases solides.

 

§ Un sixième facteur est requis pour une croissance harmonieuse: un véritable espace contemplatif.

C'est sur ce point sans doute qu'une réflexion loyale s'impose le plus en ce tournant que vivent nos Ordres monastiques.

Beaucoup de sœurs au monastère, qu'elles soient en charge ou non, éprouvent de réelles difficultés pour préserver leur espace contemplatif. Souvent la première dérive n'a pas été de leur fait: les urgences du monastère, les échéances du travail rémunéré, le soin des malades ou les imprévus communautaires ont amené une période de presse, puis la presse est devenue plus fréquente, parce qu'il y avait de moins en moins de bras; puis les sœurs se sont retrouvées, sans l'avoir voulu ni prévu, devant un quotidien difficilement gérable. Il serait donc tout à fait injuste de culpabiliser a priori. Mais une question demeure: qu'allons-nous proposer à la jeune ou aux jeunes qui entrent comme choix évangélique et comme équilibre de vie?

 

Espace contemplatif: ce n'est qu'une image, qui offre cependant l'avantage de recouvrir une réalité complexe. Cet espace contemplatif implique en effet à la fois un espace physique, un espace temporel, un espace culturel et un espace intérieur.

 

- l'espace physique est celui que chaque sœur occupe, qu'elle sent autour d'elle ou dont elle a besoin comme garant de son intimité, de son autonomie de personne, et comme protection contre les agressions du bruit, contre l'intrusion de l'écoute ou du regard. Cet espace physique, dans les monastères de demain, sera de toute façon plus important qu'aujourd'hui, parce que la mobilité des personnes est beaucoup plus grande qu'autrefois et que les repères spatiaux de la jeune femme d'aujourd'hui sont beaucoup plus diversifiés qu'autrefois.

 

- l'espace temporel. Dans toute vie monastique le temps pour Dieu est prévu et sauvegardé en priorité. C'est apaisant, unifiant, sanctifiant. Le temps pour la communauté, celui du travail, des services, des rencontres, est lui aussi taillé largement. Reste (ou ne reste plus) le temps de la moniale, son espace temporel, le temps de cellule, ou "près d'elle", où la sœur veille dans la prière; le temps où elle se nourrit du pain de la Parole, en toute gratuité; le temps où elle se reprend, pour mieux se redonner, le temps où elle se refait, se recrée, dans la solitude avec l'Unique; le temps où elle ferme la porte pour prier Celui qui voit dans le secret.

Les années passant, des dérives peuvent s'installer dans le cloître, que les jeunes portent douloureusement et parfois ne peuvent plus ou ne veulent plus porter. Plusieurs, en France, en Belgique, au Québec, souffrent de "troubles du rythme" contemplatif, dont elles sont parfois partiellement responsables, mais qui est souvent induit par la communauté. Parce qu'elles sont généreuses, donc obéissantes, donc toutes offertes, on leur donne parfois à vivre un rythme qui n'est plus celui d'un vrai monastère et qui ne permet plus les réflexes normaux de la conversion du cœur et de la vie fraternelle.

Certes, des moments de presse sont inévitables dans une vie commune, et cela fait partie de la formation spirituelle que d'apprendre à les intégrer souplement. Mais un clignotant spirituel s'allume dans une communauté quand la presse n'est plus maîtrisée ou quand elle traduit le mal à vivre de quelques sœurs identifiées à l'œuvre de leurs mains

L'espace temporel est une des composantes de l'espace contemplatif, et il est plus que jamais indispensable de l'assurer aux sœurs en formation.

 

- espace culturel. C'est une question que souvent se posent les formatrices: "quelle culture respirent ici nos jeunes en formation?" C'est-à-dire non seulement: "Quels sont les apports doctrinaux ou culturels dont bénéficie la communauté?", mais plus largement: "quelle est la qualité des échanges et des réflexions? quelle est l'ouverture de la communauté à l'Église, au monde tout proche et à l'universel?"

Les communautés monastiques ont beaucoup progressé dans ce domaine en quelques années. Je retiendrai donc une seule question, qui a son importance pour la persévérance et l'épanouissement des jeunes moniales: "quels sont les critères de discernement de la communauté, spécialement en ce qui concerne l'admission et l'engagement des postulantes et des novices?" Ces critères dessinent eux aussi, à leur manière, l'espace culturel dans lequel doivent vivre et évoluer les jeunes sœurs.

 

- espace intérieur. L'espace intérieur d'une moniale n'est pas fait seulement de convictions intellectuelles ou religieuses, mais aussi de désirs et d'affectivité. C'est dans cet espace que se tissent et se vivent les relations d'une sœur avec le Dieu de son appel et avec le Christ aimé plus que tout, avec la communauté tout entière, avec la formatrice et avec les autres jeunes.

 

À cet espace intérieur, la Bible donne un nom: leb, "le cœur". Le cœur est le tout de l'homme intérieur; il est le lieu des options essentielles, le lieu où travaille la grâce de Dieu. Il est à la fois réceptif et créatif, réceptif parce qu'il est le point de résonance de tous les affects, créatif car c'est en lui que les impressions et les idées se muent en projets et en résolutions. Toute la formation va tendre à ouvrir et assouplir ce cœur que Dieu veut habiter.

Cette intériorité de la sœur est très sollicitée durant cette période d'initiation à la vie religieuse, avec toutes les conversions, toutes les refontes et tous les redressements qu'elle suppose. C'est pourquoi, sans pour autant surprotéger les jeunes sœurs, il faut peut-être se demander si parfois on ne leur fait pas porter une part trop lourde de l'insécurité communautaire, voire de l'insécurité du monde. Le retentissement des problèmes et des nouvelles alarmantes est notablement plus grand en milieu clos, et une certaine sobriété s'impose sans doute lorsque nous sommes amenés à partager nos interrogations ou nos recherches sur l'avenir du monastère.

 

Dans les années à venir, et pour répondre aux besoins et aux aspirations des nouvelles sœurs, les communautés s'attacheront probablement à promouvoir, à sauvegarder ou à restaurer cet espace intérieur indispensable à toute moniale pour grandir en maturité spirituelle, c'est à dire:

- accepter la loi du temps;

- vivre l'universel dans les limites spatiales de son existence et de son monastère;

- passer du "je" au "nous" communautaire, en acceptant la médiation de l'Église;

- vivre l'absolu dans le quotidien, et monnayer son amour même dans des taches sans relief, même dans des situations décevantes ou instables, sous le regard de Dieu;

- chercher l'union à Dieu dans l'altérité;

- rejoindre dans son cheminement la sagesse des Béatitudes, qui la prédisposera à entrer dans la folie de la Croix et la kénose du Christ.

 

Alors, jour après jour, l'Esprit de Jésus pourra ouvrir librement en chacune l'espace de la gloire.

 

 

 

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