Mt 01,12-25
²
Une
ombre s'est glissée dans le
bonheur de Joseph. Désormais
Marie est perdue pour lui:
il va se
retrouver seul, et elle aussi
sera seule pour toujours. Tout cela est
si inattendu, si mystérieux et si incroyable
que Joseph ne sait plus
que faire; mais c'est là que
sa sainteté et sa sagesse
spirituelle apparaissent en pleine lumière. C'est là
qu'il réagit en homme juste,
pleinement ajusté au vouloir de
Dieu.
² Dans l’incertitude, sa première
réaction est de s'arrêter à
la solution la plus respectueuse de la
personne de Marie. C'est
le réflexe d’un homme bon, au cœur grand. Il respecte
trop Marie pour la vouer
à la réprobation
de tout le
village, et il respecte trop la loi de
Dieu pour fonder un foyer sur des bases
aussi incertaines. Il va
donc simplement, mais la
mort dans l'âme, rendre
à Marie sa
liberté.
² Cette grandeur d’âme de Joseph s’enracine
en Dieu, et Dieu vient au devant
de son serviteur: il lui révèle son
dessein. Dès
lors tout s’éclaire: Joseph comprend
le silence de Marie,
il saisit d’une
seule intuition de foi ce
que Dieu attend
d'elle et ce
que Dieu attend
de lui.
Dieu, de
nouveau, les
réunit pour les insérer tous deux au cœur de l’histoire du salut. Elle donnera au Messie
sa chair et
ses traits;
lui, fils de David et charpentier, sera là
pour lui donner
légalement un nom dans la
lignée royale de David.
²
Respect maximum des
personnes, accueil docile des initiatives de Dieu:
telles ont été les réactions de Joseph devant
le mystère de la maternité de Marie.
Et c’est bien
ainsi qu'il nous faut à notre
tour approcher du mystère de
l'action de
Dieu en nous, chez les
autres et dans
le monde.
C'est bien ainsi qu'il faut
nous situer, dans la
foi, face
à la venue
du fils de
Dieu. La
maternité de Marie a été depuis
le début enveloppée
de silence,
comme toutes les grandes œuvres de Dieu,
et ce silence
qui voile l'incarnation de Jésus, personne
jamais ne pourra
le percer.
Il nous faut, comme Joseph, y entrer
par le
oui de
l'adoration.
² La maternité de Marie
n'a pas d'autre
explication que l'amour de
Dieu pour le monde et le
choix infiniment
libre qu'il a fait d’une femme
pour l’associer intimement à son
œuvre de recréation. Et puisque c’est Dieu lui-même qui a fait ce choix,
puisque c’est lui qui a aimé, voulu et préparé Marie, ne craignons pas,
spécialement à quelques jours de Noël, de l’accueillir chez nous, de
lui faire une
place dans notre souvenir,
dans notre prière et dans
notre cœur, oui dans notre cœur, car tout ce
qui nous viendra par elle portera la marque de
l'Esprit Saint.