Cœur du Christ
Mt 11,25-33
Relevons
ce matin trois paroles de l'Écriture pour nourrir notre prière tout au long de
la journée.
² La première a trait au choix de Dieu :
"Si le Seigneur
s'est attaché à vous, dit Moïse, s'il
vous a choisis,
ce n'est pas que vous
soyez le plus nombreux de tous les peuples,
car vous êtes le plus
petit de tous ;
C'est par amour pour
vous et par fidélité."
Ce qui était vrai sous l'ancienne Alliance demeure la
marque de tous les choix de Dieu . Dieu est libre, divinement libre. Il choisit
par amour, il choisit parce qu'il aime, et lui seul est capable de choisir sans
exclure. De plus, quand il élit chacun de nous, il ne regarde pas au mérite ;
il ne nous choisit pas parce que nous sommes dignes, mais nous rend dignes en
nous choisissant. Tout part, toujours, du cœur de Dieu .
² Et ici nous pouvons greffer la deuxième parole
d'aujourd'hui , qui nous vient en droite ligne de la méditation de saint Jean :
"Celui qui n'aime pas ne
connaît pas Dieu ."
Celui
qui ne se laisse pas faire, refaire, recréer par l'amour-charité, montre par là
même qu'il ne connaît pas vraiment Dieu ; il passe à côté de Dieu parce qu'il
passe à côté de ce qui est essentiel aux yeux de Dieu, à côté de ce qui est le
cœur du mystère de Dieu, car Dieu est amour.
Dieu est l'amour-source, et nous,
nous sommes toujours en dette d'amour. En dette vis à vis de Lui, lorsque notre
trésor est ailleurs ; en dette vis à vis de nos frères, lointains ou proches,
car nous nous lassons d'aimer, de porter, de faire vivre ; et notre vie se
dessèche, parce que nous tournons le dos à la source.
² Mais cette lassitude d'aimer, cet échec
de notre amour, Dieu nous donne d'en triompher. Et c'est un troisième parole
d'aujourd'hui, un appel de Jésus, une promesse du Fils, dont le cœur fraternel
nous révèle le cœur paternel de Dieu :
"Venez ... venez à moi, vous qui
peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos."
Quel que soit le fardeau : misère du
corps, blessure du cœur, doute de l'esprit ; d'où que vienne la tristesse :
d'un passé encore à vif, des déceptions d'aujourd'hui ou d'un avenir
humainement sombre, la consigne de Jésus est la même : Viens ; moi, je te
donnerai le repos !
Ici-bas le repos pour mieux servir,
et au-delà du service, le grand sabbat de Dieu.
Je t'ai choisi / parce que je
t'aime./ je te donnerai le repos.