La volonté du Père
Mc 3,31-35
Pour un jubilé.
² Faire la volonté du Père,
c'était, pour Jésus, sa nourriture, quotidienne, joyeuse, irremplaçable.
C'est pourquoi l'auteur de l'épître aux Hébreux ne se trompe pas, lorsqu'il met
sur les lèvres de Jésus, dès le début de sa vie, les paroles du Psalmiste
:"Me voici, Seigneur, pour faire ta volonté".
² Faire la volonté de Dieu,
c'était, pour Marie, le programme de sa vie, toute son ambition, toute
sa joie. Dès l'Annonciation, elle répond au Messager de Dieu ces mots qui
résument toute sa mission, toute sa disponibilité de corps et de cœur, tout son
bonheur d'entrer dans les vues de Dieu :"Voici la servante du Seigneur
!"
² Faire la volonté de Celui qui
nous envoie, c'est la route que Jésus nous propose, pour avancer vers le
salut, et pour épanouir notre être de fils et de filles de Dieu.
Jésus a dit un jour :"Celui qui
fait la volonté de mon Père, c'est celui-là qui m'aime" (Jn 14,21).
Aujourd'hui il nous redit, en quelque sorte :"C'est celui-là que j'aime,
et que je fais entrer dans mon intimité".
Autour de lui, dans la petite maison de
Capharnaüm, des gens, hommes et femmes, sont assis, qui l'écoutent sans se
lasser, qui entendent de sa bouche ce que Dieu attend d'eux. Et avec ces
affamés de Dieu, Jésus se sent comme en famille. C'est bien ainsi qu'il faut
comprendre ses paroles lorsqu'on lui annonce l'arrivée de sa parenté.
Jésus ne veut pas dire :"Ma mère ?
mes cousins ? que m'importe !", mais, dans un sens positif :"Mes
liens avec ceux qui me cherchent et m'écoutent, avec les affamés de Dieu, sont
aussi forts, aussi heureux, aussi intimes qu'avec les membres de ma famille.
Ma famille, ce sont les chercheurs de
Dieu, tous ceux et celles qui accueillent sa volonté avec un cœur vraiment
généreux, tous ceux et celles qui veulent vivre devant Dieu une liberté de fils
ou de fille.
Ma famille, ce sont tous ceux qui
mettent leurs mains dans les mains du Père, qui aiment ce que Dieu aime, et qui
"frémissent à sa parole".
En disant cela, Jésus faisait le
portrait de sa Mère, et il vous traçait, ma Sœur, une route de joie pour toute
votre vie consacrée à son Règne.
² Sur la route toujours
montante du Carmel, voilà cinquante ans qu'à travers les bons et les mauvais
jours vous cherchez obstinément à vivre selon l'Évangile de Jésus.
Avec les seules certitudes de la foi et
dans l'aventure quotidienne de l'espérance, dans la ferveur et malgré les
misères, à coups de fidélités et de conversions, vous maintenez, au cœur de
l'Église, votre projet de répondre au Seigneur, d'un même cœur avec Marie, et
par le chemin de la vie fraternelle.
Projet audacieux, projet insensé aux yeux
du monde, car la vie fraternelle, celle que Jésus a inaugurée avec son petit
collège des Douze, n'est jamais une réussite purement humaine, ni une conquête
définitive :
c'est toujours par grâce de Dieu que
l'on fait la volonté de Dieu,
c'est toujours par l'amour de Jésus que
l'on revient sans se lasser à la vie fraternelle,
c'est toujours par la force et la
douceur de l'Esprit que l'on peut vivre ensemble en sœurs de Jésus.