Les porcs dans la mer

Mc 5,1-21

 

 

 

 

 

Une troupe de démons dans un troupeau de porcs.

Tout finit dans le lac !

 

L'épisode, en fait, a été dramatique …

 

²  Le territoire qui borde la rive Est du lac (la Décapole, "les dix villes") était, à l'époque de Jésus, une région à la population fortement mélangée. On y trouvait en majorité des païens (donc des mangeurs de porc !), d'un paganisme étrange et méfiant. L'une de ces dix villes s'appelait Gadara.

 

En montant à partir du Lac, on traverse un région montagneuse, très escarpée. La pierre est trouée de nombreuses grottes, refuge traditionnel des voyageurs et des nomades, voire des brigands et des possédés. Les grottes étaient souvent des sépulcres, désaffectés ou non ; les vagabonds pouvaient occuper l'espèce d'antichambre attenante au tombeau proprement dit.

 

   ²  C'était là qu'habitait un être bizarre, inapprochable, qui s'en prend directement à Jésus :

"Que me veux-tu, Jésus, fils du Dieu Très-Haut ?

  Je t'adjure par Dieu, ne me tourmente pas !"

En fait de tourment, Jésus disait seulement :"Esprit impur, sors de cet homme  !"

Mais souvent, quand Jésus apporte la liberté, les humains blessés lui répondent par la crainte et le refus.

 

"Fils du Dieu Très-Haut", dit le possédé.

Souvent, dans l'Évangile, les démoniaques semblent doués d'une mystérieuse clairvoyance, qui leur fait à la fois redouter et reconnaître l'autorité de Jésus, Fils de Dieu. Même dans le miroir déformant de leur possession et de leur maladie, ils ont saisi l'essentiel de la mission de Jésus : la victoire du Fils de Dieu a déjà commencé ; le salut, déjà, est présent sur terre.

 

²  À la demande de Jésus :"Quel est ton nom ?", voici que, derrière le pauvre homme, se profile une légion, une multitude d'êtres, hostiles à la lumière de Jésus.

            Les démons tentent alors de faire "la part du feu", de se réserver un domaine, une zone de pouvoir. Et ils marchandent avec Jésus :"D'accord, nous quittons l'homme, mais laisse-nous les animaux, les porcs impurs …"

 

            À la vérité, il n'y a pas de partage possible, et l'on ne marchande pas avec Dieu qui sauve. La suite du récit le montre clairement : le transfert dans les porcs ne sert de rien ; tout le troupeau se précipite dans le lac, toute la puissance du mal est d'avance vaincue par le Christ.

 

²             Ainsi en va-t-il de tous nos marchandages. Nous ne pouvons pas dire au Seigneur :

"Laisse-moi au moins telle facilité,

                                    telle autonomie,

                                    telle demi-mesure,

                                    telle zone de pouvoir ou d'influence ;

laisse-moi le droit à telle ou telle faiblesse !"

 

Le Sauveur est là, déjà vainqueur, et c'est lui qu'il faut suivre :

laissons sauter dans le lac, une bonne fois, tout le troupeau de nos misères.

 

²         Au moment où Jésus remonte dans la barque, l'homme est là, guéri, assagi, heureux.

Il voudrait maintenant partir avec lui,

                                    partir sur l'autre rive, pour une autre vie,

                                    oublier le passé, et tous ces gens qui l'ont connu dans sa déchéance.

 

 

 

Mais il ne partira pas avec Jésus ;

il restera pour lui,

pour lui rendre témoignage,

pour accomplir parmi les siens la mission de Jésus.

 

C'est Jésus qui sait,

c'est Jésus qui choisit,

 

et c'est toujours le choix de son amour.

 

 

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