"Moi aussi, je vous ai aimés"

Jn 15,9-11

 

 

 

 

 

² Comment rester unis à la vigne? Comment porter du fruit, et ainsi glorifier le Père? Jésus nous l’indique en une seule phrase: "Demeurez dans mon amour", dans l’amour que j’ai pour vous et que je vous ai prouvé en acceptant la croix.

 

Et Jésus de préciser ce qu’il entend par "demeurer dans son amour".

Il ne s’agit pas simplement ni avant tout de se sentir à l’aise avec lui, de s’installer dans le sentiment d’être aimé de lui, mais, très concrètement, d’entrer chaque jour dans son projet, d’adopter son style et ses choix, de réagir en tout selon les réflexes qu’il nous a inculqués, bref: de garder ses commandements, qui se résument en un précepte central: "Voici mon commandement: aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés".

 

² Ainsi - et c’est un nouveau paradoxe de notre foi - pour demeurer dans l’amour de Jésus, l’essentiel n’est pas de le retenir, mais de l’imiter; le plus urgent n’est pas de le goûter, mais de s’inscrire dans son mouvement.

Certes, l’amour de Jésus rédempteur est bien destiné à combler notre intelligence et notre coeur; mais nous n’avons pas prise à volonté sur notre senti spirituel, et ce serait un leurre que de vouloir mesurer l’amour de Jésus pour nous ou jauger l’amour que nous avons pour lui. Personne d’entre nous ne sait s’il aime le Christ plus ou moins que d’autres, plus ou moins qu’aux heures bénies où le Christ laisse dans le coeur comme le parfum de son passage. "Seigneur, tu sais tout; tu sais bien que je t’aime"; Pierre avait raison: le Christ est seul à savoir.

 

Mais nous ne sommes pas laissés sans aucun repère, sans aucun critère, sans aucune certitude. Nous ne savons pas combien nous aimons, mais nous sommes sûrs de demeurer dans le projet du Dieu d’amour si nous voulons aimer commeJésus nous a aimés, si nous savons aimer là où il nous a placés afin que nous allions, jour après jour, et que nous portions du fruit pour la vie éternelle.

 

² La joie chrétienne est à ce prix; mais si nous y mettons ce prix, elle ne nous manquera jamais. Jésus lui-même l’a promise à ceux qui demeureraient unis à la vigne: "Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite".

Cette joie parfaite, totale, celle qui prend tout l’homme et que personne ne pourra nous reprendre, c’est la joie pascale, pascale pour toujours, celle qui accompagne la présence constante du Ressuscité. Elle peut nous habiter même aux heures de souffrance, de désarroi, de solitude; car ce n’est pas une joie que nous nous donnons à nous-mêmes, ce n’est pas une conquête ni un défi: c’est le don quotidien de Celui qui nous aime:

 

"Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous".

 

 

 

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