Jean le Baptiste
De Jean-Baptiste, son Précurseur, Jésus disait lui-même : "Parmi ceux qui sont nés d'une femme, il ne s'en est pas levé de plus grand que Jean-Baptiste".
Il était prophète, et plus que prophète, puisque, envoyé par Dieu pour préparer la route de son Fils parmi les hommes, non seulement il a pu annoncer la venue du Messie, mais il l'a montré à ses contem-porains : "Voici l'Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ".
Il n'était pas la lumière, car le Christ seul était la lumière envoyée au monde ; mais Dieu lui a demandé de témoigner du Christ Lumière par toute sa vie et par sa mort. Il lui suffisait d'être un relais de la lumière, un premier reflet d'une lumière à venir ; et c'est bien ainsi que Jésus comprenait la mission de Jean : "Jean fut la lampe qu'on allume et qui brille, et vous avez bien voulu vous réjouir pour un moment à sa lumière".
La grandeur d'âme du Baptiste a été de vivre à plein sa mission personnelle, avec sa fougue naturelle et toute sa liberté de pensée et de parole, mais en s'effaçant progressivement devant Jésus, son message et son œuvre :
"Il vient après moi, disait Jean, mais il existait avant moi".
"Il vient après moi, lui qui y est plus puissant que moi ".
"Celui auquel vous pensez, ce n'est pas moi".
"Moi, je vous baptise uniquement dans l'eau, pour une conversion du cœur, lui vous plongera dans l'Esprit Saint".
"Il faut qu'il grandisse, et que moi, je diminue".
"Celui qui a l'épouse est l'Époux ; quant à l'ami de l'Époux, il se tient là, il l'écoute, et la voix de l'Époux le comble de joie. Telle et ma joie ; elle est parfaite".
Quelle force, quel équilibre, quelle douceur aussi dans ces réflexes du Baptiste, engagé jusqu'à la mort dans sa mission, mais laissant Dieu faire toute son œuvre par ses chemins à Lui !
Il y a pour nous un appel très pacifiant dans cet exemple du Baptiste. Car ce qui permet à Dieu de déployer toute sa tendresse et d'œuvrer avec puissance dans le monde des hommes, c'est de trouver
des cœurs libres, qui ne pèsent plus sur les choses et les êtres,
des cœurs accueillants, qui ont guéri par l'amour leurs propres brisures,
des cœurs sereins, qui ont remis à Dieu tout impatience;
et c'est pourquoi il faut laisser à Dieu le temps et le rythme, et laisser le Christ improviser sa musique sur la cithare de notre vie. Il faut laisser Jésus prendre le relais quand il veut, dans notre vie personnelle, familiale, communautaire.
C'est à ce prix que nous deviendrons ses amis, non plus seulement des serviteurs, mais des amis en attitude de service, des amis de l'Époux, comme disait le Baptiste, des amis envoyés devant pour préparer la joie des noces, pour assurer la joie de l'Époux et de l'épouse, la joie du Christ et de l'Église.
Notre joie à nous, celle que le Christ nous propose à travers la personne du Baptiste, c'est la joie de ceux qui travaillent au bonheur des autres, jusqu'au moment où ce bonheur éclôt, et qui s'en vont alors sur la pointe des pieds,
vers un autre service de la joie.
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